L’énigme du château perdu

Définition de la Motte Castrale

La motte est une structure conique à pentes abruptes, avec une inclinaison moyenne de 30°. Sa hauteur varie grosso modo entre 4 et 15 mètres.

Ce monument était principalement utilisé pour la défense, entouré de palissades en bois, comme le précise le livre La France médiévale (p. 66, éd. Gallimard). Une motte est constituée d’un monticule de terre surmonté d’une construction en bois. Souvent créée artificiellement, elle est formée de la terre extraite du fossé circulaire l’entourant.

Le fossé, parfois rempli d’eau, peut être flanqué d’un remblai de quelques mètres de hauteur, sur lequel se dresse une palissade en bois qui délimite la « basse cour ». Au sommet de la motte se trouve une tour en bois de plan rectangulaire, dotée de plusieurs étages. Sa fonction principale est de veiller sur les environs, mais une palissade supplémentaire entoure la « haute cour » pour renforcer sa protection. L’accès à la motte se fait par une barbacane, qui traverse le fossé et la palissade principale.

Le seigneur résidait le plus souvent dans une maison distincte, située dans la basse cour, côtoyant ses domestiques, ses troupes et ses animaux.

Rapidement, posséder une motte devient synonyme de privilège et de pouvoir. Le seigneur délaisse alors la basse cour pour habiter dans le donjon, un étage désormais accessible seulement par une passerelle mobile.

C’est ainsi que la tour de guet, initialement pensée pour la surveillance, acquiert une nouvelle symbolique sociale et un rôle d’habitation.

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Le cas de Fourcès : une motte et son Castrum primitif ?

Au Xe siècle, une charte mentionne l’existence d’une place-forte à Fourcès. Des « livres terriers » du XVIIe siècle (registres des lois et des usages d’une seigneurie) révèlent également qu’au centre de la place du village se trouvait une « motte », probablement une ancienne structure d’un « Castrum ou Castellum ». L’existence des fossés a été confirmée il y a quelques années, lors de travaux de voirie.

Entre 1289 et 1293, le roi Édouard Ier d’Angleterre, également duc d’Aquitaine, établit un pacte de partage de la seigneurie avec le seigneur de Fourcès. Cependant, trente ans plus tard, le château est presque entièrement détruit lors du conflit connu sous le nom de guerre de Saint-Sardos (1323-1327), qui précède d’autres affrontements franco-anglais liés à la guerre de Cent Ans.

Edouard III Plantagenet, héritier de la co-seigneurerie, décide en 1331 de le restaurer et d’en organiser la défense. En 1488, le roi de France Charles VII, ayant reconquis la Gascogne depuis 35 ans, donne l’ordre de démolir le château de Fourcès en raison d’un acte de félonie d’un des co-seigneurs. Selon les archives municipales de Condom, l’application de cette sentence exigera l’intervention de « cinq à six cents hommes armés de balistes, de pes de crabe et d’autres équipements ». De tels moyens témoignent sans aucun doute d’une structure de grande envergure.

Sophie Dupont

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